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Le Petit Papillon Jaune

Extrait 1 : acte 1 - début

Les rideaux sont fermés. Les comédiens attendent la fin de l’énumération suivante.

 

La chanteuse, du fond de la salle: Surnaturel, ange, spectre, imagination, rêve, fantôme, souvenirs, illusion, folie, réalité, possession, drogue, envoûtement, schizophrénie, inconscient, sorcellerie, combat intérieur, névroses, aliénation, paranoïa, hallucinations, cauchemars, rêve éveillé, coma, création, obsession, immersion, confusion, délire, perdition, introspection, dissimulation, exagération, suspicion, fabulation, affabulation, vie antérieure, mensonge, métaphore, trouble mental, démence, déraison, déséquilibre, dérangement, fantaisie, psychose, évidence, tangibilité, vérité, fictif, idéal, romancé, magie, charme, maléfice, ésotérisme, mystère, secret, stupéfiant, dépression, mort cérébrale, songe, chimère, mirage, onirisme, être surnaturel, être spirituel, messager, gardien, esprit, protecteur, étrange, réflexion, confession, ombre, pensées, histoire, passé, miroir, lumière, possessivité, spirale, subconscient, illuminé, transcendé.

Résumé des 75 pages:

Bienvenue dans cette tragi-comédie en 4 actes sur le thème de la folie.
Eléonore essaie de retrouver l'inspiration en vivant une histoire d'amour interdite avec Vanessa, une femme mariée. Mais rien ne se passe comme prévu, ni la soirée intime, ni sa quête de l'imagination, ni sa propre tranquillité d'esprit. Et ce à cause de son voisin dérangé du bulbe Monsieur Indal, et de son meilleur ami Alexandre le psychiatre.
Vous y découvrirez: des solutions loufoques, des fantômes, des quiproquos, une Murder Party, de la magie ...

Le tout dans un méta-théâtre qui nous questionne avec une fin dérangeante: qui est vraiment fou ?

Extrait 2 : acte 1 - scène 10

Lumière tamisée. Éléonore est allongée sur son canapé avec Vanessa sur elle. Elles sont en partie dénudées. Mais le plaide les cache. (Pas de nudité, ni de parties intimes visibles, tout dans la suggestion.) Éléonore entoure Vanessa de ses bras. Vanessa fume.

 

Vanessa: Je ne veux pas être enterrée mais incinérée. Enfin quand mon corps sera inanimé à coup sûr. Car une fois que ma vie sera terminée, je ne veux pas laisser ma trace sur terre. C’est inconcevable pour moi. Ah. Ah. Ah. Ma pauvre. Tu es romantique et moi morbide. Je te dis ça juste après l’amour. Tu dois me prendre pour une cinglée. Mais tu sais, je suis une connasse. Tu ne me crois pas ? Arrête de rire, je suis sérieuse. Je vais te faire souffrir. Je t’aurai prévenu. Je suis aussi chaleureuse que la mort.

 

Eléonore: Morticia.

Vanessa: Profite de cette sombre nuit car un jour je ne serai plus là.

 

                                                                                              Noir. Fin de l’acte 1.                                                                                                    

Extrait 3 : acte 3 - fin de la scène 9 

Monsieur Indal:  Pour moi la littérature c’est magique. Oui, les livres sont la preuve inébranlable de la présence de la magie dans notre monde. La baguette magique de l’auteur est sa plume. Ses sortilèges sont chacun de ses mots qu’il a transcrits et matérialisés dans son œuvre. Son âme, son authenticité, son être, son amour, sa passion, sa personnalité: tout cela c’est de la poussière de fée dans l’histoire contée. C’est ce qui fait s’envoler les lecteurs et ce qui fait vibrer leur cœur. La littérature c’est la petite flamme qui nous maintient encore en vie. C’est cette lueur dans la pénombre qui nous aide à retrouver notre chemin. On peut créer des Univers, donner naissance à nos personnages, on peut leur faire jouer bien des histoires, drôles ou tristes. On peut leur faire vivre bien des aventures. On peut tout faire. Tout. On contrôle pratiquement tout dans notre œuvre. Ou alors, ce sont nos personnages qui racontent leur histoire, et nous, nous sommes justes ce médium ou ce messager qui livre à nos semblables bien des légendes. Et la magie à bien des formes: contes, poèmes, pièces de théâtre, romans, nouvelles, etc. Et tant d’autres que vous allez créer. Un livre vit, il vit plus que nous. C’est précieux à la fois pour son contenant que pour son contenu. Sans oublier son conteur. La littérature peut transmettre tous les messages sans forcément nous les dire directement. Le sens du sous-texte et des doubles destinataires. Seules nos âmes le savent, elles. Les livres peuvent devenir les témoins du passé, les testaments de nos ancêtres, les leçons pour aujourd’hui et de magnifiques actions pour demain. Cela nous transporte, cela nous bouscule, cela nous secoue. On peut choisir de découvrir la suite ou non, on peut choisir d’aller de monde en monde ou de rester dans le notre. On peut choisir de protéger la littérature ou de la combattre. Oui, toutes les sortes de littératures sont magiques. Que ce soit la magie de l’Histoire avec un grand H, que ce soit la magie des sciences, de la philosophie, la magie des mythologies, la magie de tous les savoirs. Elle nous aide à nous régénérer, à nous extérioriser, à soigner nos blessures et surpasser nos défis dans le monde réel. A aimer et être aimé. Elle nous pousse à nous reconnecter avec notre enfant intérieur et avec la nature. Elle nous demande de nouveau de croire aux histoires qui provoquaient des étincelles lorsque nous étions enfants. Ces fameuses étoiles dans les yeux. Elle nous pousse de nouveau à parler à notre bonne étoile et à prendre dans nos bras les arbres. Et ce qui est le plus magique, c’est qu’il ne nous faut pas grand chose et rien de bien compliqué pour devenir des sorciers de la littérature: juste un cœur et un stylo. Les auteurs que vous admirez sont vos magiciens de prédilections et vos professeurs. Le pouvoir des mots, la force du discours, la puissance de la parole, tout cela est la base du monde de demain tant qu’il est construit avec amour. Découvrir un livre, c’est découvrir une âme. Certaines âmes nous touchent plus que d’autres. Et nous aimerions connaître la vôtre. Parfois il ne suffit que d’un seul mot pour nous apaiser Parfois il ne suffit que d’un seul regard pour nous ensorceler. Parfois il ne suffit que d’un seul livre pour nous délivrer. Il y a un amour inconditionnel dans la littérature. Si tu as conscience de ton monde, alors ton existence ne sera pas vaine. N’attends pas pour pratiquer la magie. Et même si demain tu es réduit à l’état de fantôme, il restera toujours vivante une petite partie de toi sur terre. Une fois que l’on a goûté aux livres, cela devient une drogue, la plus bénéfique que l’on puisse connaître jusqu’à lors. Qu’est-ce que la littérature pour vous ? Je finirai avec une référence à C.S LEWIS, l’auteur de Narnia. Il disait “ Je n’ai pas besoin d’une armoire pour t’emmener dans un endroit magique”. Alors chers Sorciers, à vos baguettes.

Papillon

Extrait 4 : acte 4 - scène 9

James arrive sur scène et se place derrière elle.

James: Le visage de la mort est serein. Celui de l’amour est meurtrie.

Éléonore: Suis-je ce que je fuis ?

James: Les passions nous mènent à la folie.

Éléonore: Je vis dans une bulle plus froide que l’hiver. La seule chaleur qu’il me reste est ce feu intérieur rempli de nos souvenirs. James: On sourit pour faire passer les maux. On s’endort pour libérer l’âme des lugubres eaux.

Eléonore: Je suis l’Gavroche de l’amour. Ce p’tit avorton, ce chiant d’orphelin que personne ne veut. Qui, au milieu de la nuit, cherche un bout de pain à partager à deux.

James: Tu te protèges derrière la souffrance.

Eléonore: Les rencontres ne sont pas faites au hasard.

James: Toi, poète des insomnies.

Éléonore: Suicidée par son créateur.

James: L’amour est un face à face, tout comme la folie. 

 

James disparaît.

 

Vanessa: Bois.

Eléonore: Le visage de la mort est serein. Celui de l’amour est meurtri.

 

Eléonore boit et s'endort.

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