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affiche de DALM de GGJCM

Discussions avec La Mort

Extrait 1 : Scène 3- Coup de téléphone

La scène est séparée en deux parties symboliquement parlant. Il y a côté jardin uniquement La Dramaturge assise sur une chaise devant un petit bureau. Elle écrit sur un carnet. Côté cour il y a debout une femme âgée qui utilise son téléphone. La scène est assez éclairée. Le mobile de La Dramaturge sonne. Elle décroche.

 

La Dramaturge, grave et dubitative: Bonjour … Mamie ? 

La Mamie: Oui, c’est moi, Pierrette. Je sais que cela fait longtemps que nous nous sommes vues. Je t’appelle pour …  pour te demander pardon. Pardon pour toutes les choses méchantes que je t’ai dites pendant des années. Pardon d’avoir pensé et de t’avoir affirmé souvent que “tu n’étais bonne à rien”, que “ tu n’y arriveras pas car c’est trop dur pour toi, pas de ton niveau voyons”, que “ tu étais bien trop ambitieuse ! Pour qui tu te prends ?“, que “tu devais baisser tes exigences et oublier tes rêves”. Sincèrement je suis désolée. Je n’aurai pas dû te blesser. Je te demande réellement si tu peux me pardonner. 

 

Un long silence glacial et pesant se fait ressentir. 

 

La Mamie: Tu es là ?

 

La Dramaturge: Je te pardonne. Au revoir. 

Fin de la scène. Noir.

Résumé des 25 pages:

Martyriser, traumatiser, choquer, bousculer le public. Marquer les esprits. Forcer quelques rictus. Entendre des rires jaunes. Ne pas chercher les applaudissements. Ne pas avoir peur de faire un flop. Juste aimer jouer et provoquer. Voilà en somme ce que fait cette pièce de théâtre. “Discussions avec la Mort” utilise l’encre de l’imagination pour marier l’ombre à la lumière. Soupoudré d’humour noir, piétinant le pardon, louant la mort. Cette pièce de théâtre absurde et noire, d’environ 1h, est composée de 10 scènes, toutes indépendantes avec une suite logique. Venez danser avec les Croque-morts, venez participer à une réunion mortelle, venez faire vos adieux au théâtre. Pour finir, la Mort saura vous accueillir comme il se doit.

Extrait 2 : Scène 9- La Dramaturge tire sa révérence (passage coupé)

La Dramaturge: Nous y sommes donc: le théâtre est mort et voici son dernier hommage. Ce cercueil est un monument aux dramaturges inconnus qui sont morts d’êtres méconnus. 

A toi ! A moi ! Celui ou celle qui écrit tout bas. A eux ! A nous ! qui souffrons pour nos histoires. A ton écrit volé ! A mon nom dénigré ! A leurs encres cachées ! A nos plumes muselées ! Ceci est un appel au devoir de mémoire. Ceci est un appel à la résistance. Ceci est un appel au secours. Pour plus de reconnaissance, pour plus de subventions, pour plus de droits … Alors devant vous, je meurs …Pour toi, pour moi, pour eux, pour nous, pour toi, pour moi, pour eux …


L’Oncle arrive sur scène en courant avec une lettre à la main.

Spectacle interdit aux moins de 14 ans. L’avertissement du début comme quoi cette histoire martyrise les spectateurs est une réalité. Je ne fais pas les choses à moitié. Le public sera sollicité à de nombreuses reprises pour réaliser des actions choquantes. Cependant, les participations sont nécessaires au bon déroulement du spectacle. Il est évident qu’il n’y aura ni blessure ni nudité. Or, la provocation me pousse à vous informer de venir au théâtre dans une tenue qui ne craint pas la salissure. Et puisque vous êtes au courant du sort qui vous attend, vos plaintes ne seront pas écoutées mais seulement ma tendre mélodie. Adieu la délicatesse des douces scènes de théâtre. Bienvenue dans cette pièce qui révolutionne la place du public. Il n’est plus ni passif ni roi. Il est mon souffre-douleur. J’ai entièrement conscience que cela peut déranger et c’est justement pour cela que cette œuvre est née. 

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